Le 14 juillet marque la fin de 6 semaines de fouilles conduites par CY Cergy Paris université et l’Association étudiante valdoisienne d’archéologie (AEVA) sur le site archéologique des Vaux-de-la-Celle à Genainville dans le Val d’Oise.
Plus de 60 fouilleurs se sont côtoyés et succédé pour fouiller, photographier, dessiner, laver, inventorier les vestiges : pour certains, c’est une découverte concrète des méthodes et des outils de l’archéologie qui leur ont été exposés de manière théorique sur les bancs de l’université. L’équipe archéologique de Genainville, dirigée par Vivien Barrière, maître de conférences en histoire et archéologie à l’université de Cergy, comporte pour moitié des étudiantes et des étudiants de son université mais aussi d’autres fouilleurs venus des universités parisiennes, de Strasbourg, de Lille, de Montpellier, et, parmi eux, 4 étudiants de l’université de Warwick en Angleterre, l’une des universités partenaires de CY Cergy Paris Université.
En 2023, la campagne de fouilles s’est concentrée sur la façade du théâtre antique. Ce vaste monument qui s’appuie sur le versant sud du vallon pouvait accueillir 8 000 spectateurs : comme le temple voisin, il date de la fin du IIe siècle de notre ère. Au centre de sa façade, deux murs venaient clore l’édifice de spectacle : l’un d’eux servait de façade extérieure, l’autre, tourné vers les spectateurs, servait de mur de scène. Les deux murs ne sont plus visibles en élévation mais il reste des indices pour restituer leur état originel : leurs fondations d’abord qui portent des traces multiples qui nous renseignent sur la construction mais aussi de nombreux blocs de décor sculpté, rejetés sur l’aire plane du théâtre. Ces blocs sculptés qui représentent des éléments de décor figuré (une petite tête humaine, une magnifique tête de griffon) ou de décor architectural (des corniches, des modillons, des motifs végétaux) n’ont pas intéressés ceux qui, au début du Haut Moyen Âge, sont venus récupérer les blocs de grand appareil du théâtre antique pour fabriquer des sarcophages. Tant mieux pour les archéologues qui les collectent, les dessinent et les étudient pour compléter un immense puzzle aux pièces souvent manquantes, souvent cassées, un puzzle dont les premières pièces ont été collectées par l’architecte Pierre Orième lorsqu’il a découvert au milieu des années 1930 plusieurs blocs sculptés du théâtre en contrebas des gradins.
Désormais, les travaux de terrain se terminent et, après quelques jours de repos bien mérités pour toute l’équipe, ce sont plusieurs mois de travail qui s’annoncent : la post-fouille et la rédaction du rapport de synthèse. Pour cela, les archéologues et les spécialistes chargés de l’étude du mobilier archéologique se réuniront en plus petit comité durant tout l’automne afin de rendre ce travail à la fin du mois de janvier 2024. Au printemps, viendra le moment de préparer la prochaine campagne, prévue en juin-juillet, autour d’un nouvel édifice encore inédit, situé sous la place attenante au sanctuaire et au monument de spectacle.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Vivien BARRIERE (30 juillet 2023). Visite de fin de campagne 2023. Terrain de fouille : une école en chantiers. Consulté le 12 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/d1oo